Laurent Audras
Espaces naturels n°57 - janvier 2017
Laurent Audras est d'abord un passionné de nature. Comme beaucoup d'élus locaux, il a commencé son engagement dans les associations, avant d'assurer des mandats électoraux. Il connaît son environnement naturel comme sa poche par les sports qu'il pratique près de chez lui, sur la montagne de Crussol (Saint-Péray, Ardèche). Et c'est via le VTT, la randonnée ou le trail « hors course » qu'il aborde la nécessaire protection de l'endroit. « Je n'étais pas plus écolo que ça… » Mais quand il a fallu trouver quelqu'un pour gérer la montagne de Crussol (classée Natura 2000 et ZNIEFF), il s'est proposé. Il garde d'ailleurs un souvenir fort du moment où il s'est rendu compte de la valeur écologique du site. « Une orchidée ! Je ne m'étais jamais intéressé aux orchidées. Je ne savais pas qu'il y en avait autant là, alors que je connaissais le site de long en large. Je passais à côté sans m'en rendre compte. L'émerveillement fut total à partir de ce jour ».
TÉLÉSURVEILLANT LA NUIT, GESTIONNAIRE LE JOUR
C'est d'abord en tant qu'élu que Laurent a découvert la gestion d'espace naturel. « Quand j'ai pris la présidence du COPIL de Crussol-Soyons, je me suis vraiment investi dans la gestion du site. J'ai pris un travail de nuit qui me laissait suffisamment de temps pour pouvoir le faire. On a travaillé à un document unique de gestion, c'était original à l'époque. » De cette période (12 ans), il a tiré une bonne expérience, mais aussi une réputation. Fin 2013, c'est Christine Priotto, maire de Dieulefit, qui le contacte pour devenir chargé de mission et gérer, cette fois en tant que professionnel, l’espace naturel sensible de la montagne de Saint-Maurice.
Passer du rôle d'élu à celui de technicien ne va pas forcément de soi. « Ça m'a clairement desservi, quand j'ai tenté de passer une VAE (validation des acquis de l'expérience) du BTSA GPN. C’est une anecdote, mais ça montre quand même qu'il y a une suspicion dans le monde de l'écologie à l'égard des élus. »